Jean Guiet
Jean (Marie, Joseph), notre grand-père est né dans l’habitation au-dessus de la boutique de ses parents Louise Marie BLOND et Jean-Baptiste GUIET le 21 août 1901 à Varades. Il est l'enfant unique de ce couple d'artisan-commerçant : lui bourrelier, elle chapelière/modiste. Jean grandit donc dans cette maison du bourg de Varades à l’angle de la rue Saint Joseph et de la rue du Maréchal Foch en face de l’église de la commune.
Au rez-de-chaussée, la boutique de ses parents attire une clientèle locale depuis que le père de Jean s’y est installé vers 1885 bien avant son mariage (1891). Il semble que son enfance ait été heureuse. Ses parents ayant eu des difficultés à avoir un premier enfant mort en bas âge deux ans après leur mariage, Jean est le second né huit ans plus tard (voir livret de famille). Il faut noter que les parents de Jean ont une grande différence d’âge puisque Louise Marie est née en 1871 tandis que Jean Baptiste est de 1856. Ils ont donc 15 années d’écart ce qui en fait un couple peu ordinaire dans les années 1900 car le plus souvent les mariages se faisaient entre personnes de même génération.
Les Mauges
Ce couple est d’autant plus « original » dans ce bourg de Loire Atlantique qu’il n’en est pas originaire puisque tous deux viennent d’une région appelée les Mauges située sur la rive gauche de la Loire dont Saint Florent-le-Vieil en est la porte d‘entrée.
Jean-Baptiste et Louise-Marie sont au 2e rang à l'extrémité gauche.
Les parents de Jean
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Livret de Famille
Les Mauges, origine des familles Guiet et Blond
Une tradition catholique
Notre grand-père Jean est un enfant de Varades avec des origines angevines du département du Maine-et-Loire.
Il est élevé en lien avec cette région de forte tradition catholique et son père Jean-Baptiste en est le garant.
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Procession de la Fête Dieu à Varades en 1910
(photos Archives départementales)
Jean vers 1913
Un milieu artisanal et un sens artistique
Ce que son père lui transmet également c’est un métier, une tradition d’artisanat d’art, la bourrellerie que lui-même a acquis lors de ce que l’on appelle « un tour de France ». Pour notre grand-père, cet apprentissage se fera « à la maison » son père lui ayant tout appris et sa mère lui ayant apporté ce don artistique à travers les peintures qu'il rajoutait sur ses ouvrages de bourrellerie (colliers de chevaux s'adaptant à la perfection à l'encolure de l'animal et rehaussés de décors floraux et autres). .
Jean est élevé à la fois dans l’amour du travail rigoureux de l’artisan mais également d’une certaine fibre artistique dont chacun de ses enfants héritera.
Ce goût pour les arts lui vient de sa mère Louise-Marie Blond qui crée des chapeaux (modiste) à partir de formes (chapellerie) qu’elle vend dans la boutique au rez-de-chaussée de la maison familiale. Le premier métier de la mère de Jean est la couture mais elle se spécialisera dans la création de chapeaux en donnant à ce commerce une certaine originalité alliant le cuir pour les accessoires de l’équipement du cheval et le feutre, la paille et les rubans de la modiste.
LE BOURRELIER
( Fusain de Jean Rocheteau - Noël 1980)
Devant la boutique de modiste
Jean à gauche, sa mère au centre
La mort de sa mère
Jean est donc un enfant qui grandit à Varades entouré de parents aimants et attentionnés. Mais un événement va bouleverser sa vie d’enfant puisque le 7 février 1915, Louise Marie BLOND de santé fragile meurt et Jean se retrouve orphelin de mère alors qu’il n'a que 14 ans.
Son père a quant à lui 59 ans et se retrouve seul pour élever ce jeune adolescent qui n’est pas encore en âge de reprendre le commerce ni le métier de ses parents. Jean Baptiste Guiet demande alors à Monique Guiet, l’une de ses nièces, originaire elle aussi des Mauges, de venir le soutenir dans cette douloureuse épreuve : il doit à la fois continuer de faire « tourner » sa boutique mais également contribuer à l’éducation de cet enfant qui doit à présent basculer malgré lui dans le monde des adultes. Monique est la fille de Denis Guiet le frère aîné de Jean-Baptiste. Nos parents l’appelleront tante Monique mais en réalité il s’agit bien de la cousine germaine de notre grand-père. Jean grandit donc jusqu’à ce qu’il soit majeur puis en âge de faire son service militaire avec un père déjà proche de la retraite et Monique sa cousine qui lui apporte ce soutient maternelle qu’il n’a plus.
Le portrait "officiel" qui était accroché au bourg
Le portrait "officiel" qui était accroché au bourg
Louise-Marie
Cahier d'écolière Louise-Marie
Jean (à droite) vers 1915
Monique GUIET retournera vivre dans les Mauges à la Beffrie après son mariage avec Henri Thomas. Leurs descendants sont les cousins Gallard.
Elle restera très proche de notre famille notamment de Maryse, Anne et Jeannette, que nous voyons sur cette photo de 1947 lors du mariage de Marie-Josèphe, la fille de Monique avec René Gallard.
Le service militaire
Du 8 avril 1921 au 30 mai 1923, Jean effectue son service militaire dans la cavalerie au 1er régiment de chasseurs basée à Alençon dans le département de l’Orne. Il est nommé soldat de 1ère classe le 27 mars 1923 et passe au 28ème régiment de Dragons le 8 avril 1923 pour enfin rentrer dans ses foyers le 30 mai 1923. Durant ce dernier mois de service militaire il participe à une campagne dans les pays rhénans.
A l'issue de son service militaire, on lui aurait proposé une place au « Cadre Noir » de Saumur en reconnaissance des aptitudes et dons qu’il possédait pour la bourrellerie.
Jean est au centre (3e rang, 8e place)